Du 19 au 23 mars le Campus IGS de Blagnac accueille des œuvres dans ses locaux. En effet, dans le cadre de la semaine des arts, des travaux d’artistes en provenance du musée des Abattoirs sont exposés dans les couloirs. Lieu consacré à l’art moderne et contemporain, ses expositions concernent des artistes diverses venus d’horizons multiples. Zoom sur deux d’entre eux : Philippe Poupet et Véronique Barthe.
Le musée des Abattoirs
Les deux artistes laissent filtrer peu d’informations concernant leur vie privée. Ils préfèrent laisser leurs œuvres parler d’eux. Cependant un premier point commun les réunit : ils sont tous les deux nés en 1965 à Toulouse. Véronique Barthe est, elle, titulaire de plusieurs diplômes : Un Deug d’Histoire de l’art obtenu en 1987 et d’un diplôme National d’Arts Plastiques décroché trois ans plus tard.
Deux artistes au travail très différent
Philippe Poupet pourrait être rangé dans la catégorie des sculpteurs mais il se définit comme « mouleur » ou « fondeur ». Il préfère travailler avec des matières particulières comme le plâtre et la cire. Il est à la recherche d’une certaine forme de légèreté dans ses sculptures. Les formes de celles-ci sont déterminées par l’accumulation de la matière mais aussi par le recouvrement ou le remplissage d’un moule. Il laisse également les aléas « «dicter ses œuvres. » En effet il expérimente les « accidents » de séchage, les chauds-froids des tensions contenues… Parmi ses objets moulés on retrouve beaucoup de parties de son corps (jambes, têtes, pieds, bras) qui sont des autoportraits.
Véronique Barthe utilise quant à elle des supports différents. En effet ses travaux sont réalisés sur du papier ; il s’agit parfois de tirages numériques sur aluminium ou encore de tirages photographiques sur du papier photo. Sur des fonds souvent colorés, parfois avec des formes, elle appose un mot, une phrase. Grâce au mélange des mots et des couleurs, elle met en tension deux attitudes contradictoires. Le texte est substitué à l’image mais les jeux de mots ou typographiques dynamisent ses œuvres. Ce mélange de langage et de peinture donne un réel impact à ses tableaux. Ces mots sont parfois des clichés détournés qui, avec le mélange des couleurs, interpellent à vif. Son travail pictural s’accompagne d’une production de livres. Ces derniers permettent au public d’entrer dans l’univers de l’artiste de manière plus intime.
Le 1% artistique
Les deux artistes sont également liés par « Le 1% artistique ». Ce dispositif consiste à réserver 1 % du montant de toute construction publique à la commande ou à l’acquisition d’une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues pour le bâtiment considéré. Enjeu important du développement de la création contemporaine, le » 1 % » permet à des artistes de tendances diverses de créer des œuvres pour un lieu de vie quotidien, de collaborer avec des architectes et d’éveiller le public à l’art de notre temps.
Véronique Barthe a participé au 1% artistique à la Médiathèque Ecole de Musique de Saint-Gaudens en 2012.
Quant à Philippe Poupet lors de la restructuration de l’hôtel Saint-Jean il a participé à la procédure dite du 1%. Elle a permis d’établir une continuité dans le lieu existant entre le bâtiment et ses ornementations, que celles-ci aient une fonction hautement symbolique ou qu’elles se posent dans une stricte perspective décorative. Quatre œuvres contemporaines ont donc été installées dans l’édifice.
Philippe Poupet et Véronique Barthe sont deux artistes toulousains aux techniques différentes mais qui rentrent tout deux dans l’art contemporain. Leurs œuvres sont à découvrir au musée des Abattoirs.