Ce mardi 13 février, la place du Capitole a servi de vitrine pour la police municipale de Toulouse. Au programme, sensibilisation à la mission de prévention et de proximité des hommes en bleu, échanges avec ces derniers, démonstration de force ou encore présentation du matériel utilisé. C’est dans ce cadre que le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, s’est exprimé et a fait le compte-rendu de l’année 2017 sur l’aspect sécuritaire.
Jean-Luc Moudenc et son adjoint, Olivier Arsac, ont donné une conférence de presse ce mardi (13 février) à 11h30, place du Capitole, à l’occasion de la journée de sensibilisation aux missions de la police municipale toulousaine. Un cadre quasi parfait pour rendre compte des projets municipaux menés à bien concernant la sécurité et la tranquillité de la Ville rose. En effet, selon le maire, la campagne de sécurisation de la ville a permis le doublement des effectifs de la police municipale en 4 ans.
Aujourd’hui, pas moins de 330 agents seraient opérationnels et parés à toute éventualité, ce qui place Toulouse comme étant l’une des villes en France comptant le plus de policiers municipaux. Ce recrutement aurait permis au maire de quadriller la ville en six secteurs, dans lesquels 15 agents de terrain sont présents en permanence. Ces « recrues » triées sur le volet proviennent généralement de mutations, mais aussi de lauréats ayant passé le concours de la police municipale, une formation longue et intense équivalente à celle de la police nationale. Ces hommes et femmes ont également eu une évaluation psychologique avant leur mise en service avec des armes à feu. Jean-Luc Moudenc a d’ailleurs fait part de sa satisfaction quant aux effectifs disponibles :
« Nous avons aujourd’hui à Toulouse l’une des polices municipales les plus fournies et les mieux équipées de France. Je ne regrette absolument pas l’armement de nos policiers municipaux. Bien que ce sujet ait pu faire débat, je constate aujourd’hui que nous étions à l’avant-garde. »
Une commission de vie nocturne pour la tranquillité des riverains
Si sécurité rime avec tranquillité, il ne semble pas si simple de lier les deux données au vu du contexte dans lequel se trouve Toulouse aujourd’hui. La Ville rose est l’une des plus grandes villes étudiantes de France. La bataille contre les « kystes de rues » a donné naissance à une commission de la vie nocturne dotée de deux commissions de travail : la première concentre ses efforts sur les nuisances sonores des établissements de nuit, la seconde s’occupe des débits de boissons et des contrôles sanitaires. Depuis 2014, les résultats semblent probants, puisqu’une bonne cinquantaine d’établissements ont fait l’objet d’avertissement ou de sanction administrative. Olivier Arsac a d’ailleurs salué les efforts de coopération de la préfecture pour coordonner les actions des forces entre la police nationale et et la police municipale sur la place Saint-Pierre le jeudi soir, théâtre d’incivilités, de vols ou encore d’agressions.
Les établissements de nuit semblent avoir joué le jeu puisque, selon les dires de Jean-Claude Moudenc, ces enseignes auraient fait un effort considérable de recrutement d’agents de sécurité qualifiés permettant la dispersion des clients hors des établissements, empêchant donc la formation de « kystes de rue » et la prolifération de nuisances sonores dans les allées toulousaines.
Des moyens encore limités pour Jean-Claude Moudenc
Aujourd’hui, la ville de Toulouse compte 354 caméras de surveillance (soit un investissement total de 8 millions d’euros). Elles relèvent une quarantaine d’infractions par jour, en coopération accrue avec la préfecture dans le cadre du renforcement de l’effectif sécuritaire. Toutefois, Jean-Luc Moudenc souhaite un investissement plus conséquent de l’Etat dans l’attribution d’effectifs supplémentaires pour la police nationale et la justice à Toulouse.
D’après les chiffres annoncés par le maire, Toulouse ne dispose que de 31 policiers nationaux pour 10.000 habitants lorsque Bordeaux en a 62, soit le double. Du côté de la justice, Toulouse ne disposerait que de 22 magistrats contre 41 à Marseille pour le même nombre de défèrements. Le maire de la Ville rose a donc demandé explicitement au ministre de l’Intérieur et au ministre de la Justice de se pencher sur ces manquements, de sorte à ce que la prévention et la répression puissent être optimales.