MMA : sport de combat en manque de reconnaissance

Entrainement de MMA, au fighting club de Toulouse. /Photo Yannick Lonca

Nouvelle discipline à la mode, le MMA, est un sport de combat où tous les coups sont permis. Un sport mal compris par le grand public. 

Le MMA ? Non, ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas de la célèbre agence d’assurance française, dont la musique vous reste dans la tête. Le MMA, (mixed martial arts) est un sport de combat, anciennement appelé freefighting, ou combat libre en français. Cette discipline spectaculaire, née dans la Grèce antique, mélange les meilleures techniques des arts martiaux (boxe thai, boxe anglaise, jiu-jitsu brésilien, judo, …). Depuis les années 2000, elle connaît un véritable essor en Europe. En France, des milliers de clubs éclosent. Il y aurait 20 000 licenciés en France, mais la compétition professionnelle demeure interdite. Aujourd’hui la discipline est privée de reconnaissance par l’État, qui veut même, en interdire la pratique.

Tous les préjugés sont permis

À première vue, le MMA peu paraitre un peu, voire très brutal. Frappes autorisées quand l’adversaire est au sol, étranglements, pas de protections, ring qui ressemble à une cage… De nombreux préjugés restent figés autour de ce sport. Une rumeur dirait même que la discipline serait interdite en France. Dans la loi, en tout cas, elle ne l’est pas. Seule la compétition professionnelle est interdite, mais l’entrainement lui n’est cité dans aucun texte de loi. Ce flou juridique qui demeure autour du MMA, empêche le bon développement de l’activité en France. À Toulouse, comme dans tout l’Hexagone, de plus en plus de salles de sport ajoutent le MMA à leurs plannings activités. C’est le cas du Toulouse Fight club, qui vient d’ouvrir une nouvelle salle de MMA, au coeur de la Ville rose.

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Un jeudi soir de janvier, il est dix-huit heures. Une vingtaine d’hommes s’échauffent dans les sous-sols d’un petit immeuble, dans le quartier de Saint-Michel. Il fait chaud, une légère odeur de transpiration flotte dans l’air. Anthony Rea, champion du monde de Pankido, donne son cours. Lui aussi, milite pour une meilleure reconnaissance du MMA.

Outre les frappes au sol « qui ne respectent pas l’intégrité de l’adversaire ». Ce qui dérange le plus c’est « la cage ». Appelée Octogone dans le milieu du MMA, c’est cette cage qui est particulièrement dans le viseur du ministère des Sports. Les professionnels français du MMA, que ce soit Antony Réa ou Gaël Grimaud réfutent « s’il y a un octogone grillagé, c’est pour des raisons de sécurité. Lorsque que le combat se déroule sur une ring de boxe, il y a des risques pour qu’un adversaire passe à travers les cordes »

Bien qu’une commission nationale du MMA soit créée en 2008, très peu de combats sont organisés en France. La raison : « les manifestations sportives peuvent être annulées sur simple décision préfectorale, car elles ne sont pas soumises à une Fédération » explique Gaël Grimaud, ancien champion du monde de MMA.

Le MMA face à la justice

Il a suffit d’une compétition, organisée en septembre 2015 au Cirque d’hiver de Paris, pour que le ministre des Sports, Thierry Braillard, lance les hostilités. Alors qu’un rapport favorable à l’autorisation du MMA en France, avait été réalisé par deux ministres dans l’été 2015. Le ministre des Sports, en a décidé autrement. Le 3 octobre, il publie un arrêté interdisant de ce fait toute pratique du MMA. Pour Gaël Grimaud « le ministre veut tuer le MMA en interdisant sa pratique, sans en connaitre la pratique« . Aujourd’hui il a fait de la reconnaissance du MMA son nouveau combat.

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